["Bioéthique", "Cinquante ans après la loi Veil, la Marche pour la vie résolue à « faire changer les choses » "]

Pour la vingtième édition de la Marche pour la vie, plusieurs milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Paris,


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Cinquante ans après la loi Veil, la Marche pour la vie résolue à « faire changer les choses »

Pour la vingtième édition de la Marche pour la vie, plusieurs milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Paris,

Pour la vingtième édition de la Marche pour la vie, plusieurs milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Paris, ce dimanche 19 janvier, pour clamer leur opposition à l’avortement. Cinquante ans après la loi Veil, les avortements ne cessent de se multiplier en France. Reportage.

Des jeunes manifestantes tiennent des affiches avec le texte « L’avortement à 9 mois, c’est aussi dans la loi Veil », lors de la Marche pour la Vie 2025, le 19 janvier à Paris.

« À 23 ans, j’ai avorté par amour pour garder mon fiancé, en pensant que ça ne laisserait aucun impact sur ma vie ! lance Noémie. Plusieurs années après, j’ai fini par quitter mon mari en réalisant que j’étais dans une prison. » Sur l’esplanade du Trocadéro, devant plusieurs milliers de personnes, la jeune mère témoigne des souffrances qu’elle a endurées après son IVG. Depuis cet acte, Noémie reconnaît avoir « perdu [sa] joie de vivre ». À peine a-t-elle fini de parler, qu’un tonnerre d’applaudissements envahit la place du Trocadéro. Tous saluent le courage de cette femme venue ainsi témoigner à cœur ouvert, sans langue de bois.

Jean-Marie Le Méné : « L’avortement généralisé, remboursé, panthéonisé, est le contraire du vivre ensemble »

Cinquante ans plus tôt, la loi Veil dépénalisait l’IVG. Lors de son discours à l’Assemblée nationale, Simone Veil insistait alors sur son « caractère d’exception », rappelant qu’il devait rester « l’ultime recours pour des situations sans issue ». Mais sa requête reste à l’état de vœu pieu. « Loin d’amener un progrès, la loi Veil a déclenché une régression complète sur le plan générationnelle », dénonce le président de la Marche pour la vie Nicolas Tardy-Joubert. Depuis 1975, à raison de 200 000 avortements par an, 10 millions de bébés ont été exclus de la société française. « Simone Veil a ouvert la boîte de Pandore : tous les garde-fous ont volé en éclats », déplore-t-il.

Soucieux de dénoncer cette injustice, près de 10 000 personnes – selon les chiffres des organisateurs – ont répondu présent à l’appel de la Marche pour la vie, ce dimanche 19 janvier. Étudiants, lycéens, parents ou retraités, en famille ou entre amis… Ils sont venus parfois des quatre coins de la France pour ce rendez-vous annuel. « Aujourd’hui, on considère l’avortement comme quelque chose de normal, alors qu’il y a cinquante ans, c’était interdit en France, martèle Élisa. Il faut rappeler aux gens que chaque vie compte pour réveiller les consciences ». Pour la deuxième fois, la jeune fille de 23 ans est venue spécialement de Caen. Il lui a fallu plus de trois heures de voyage en car pour arriver ainsi dans les rues du XVIe arrondissement de Paris.

Veil ou veille ? « Nous n’abandonnerons jamais ! »

Avec ses quatre amies, Élisa suit la foule qui s’élance avenue Georges Mandel. « IVG, ça suffit, nous marchons pour la vie », crient d’une seule voix la bande d’amies. Au son de Joe Dassin, les manifestants brandissent fièrement leurs pancartes. « L’avortement à neuf mois, c’est aussi dans la loi Veil » peut-on y lire en gros caractères. En tête du cortège, du haut d’une camionnette, deux animateurs scandent une litanie de sentences. « Nous sommes là aujourd’hui pour crier notre colère face au mépris de la vie ! Nous sommes là pour dénoncer le manque de courage de nos élus ! Nous sommes là après cinquante ans d’engagement et pour tout le temps qui faudra et nous n’abandonnerons jamais ! » clament-ils.

Cinquante ans après la loi Veil, les défenseurs de la vie ne désespèrent pas. « Nous avons perdu beaucoup de batailles, mais il est encore temps de faire changer les choses » souhaite Nicolas Tardy-Joubert. « Pour que la protection de la vie humaine devienne une priorité nationale » la Marche pour la vie a élaboré dix propositions à destination des élus. Afin d’encourager les parents à l’accueil de la vie, l’association pro-vie mise notamment sur une modification de la politique familiale et de l’éducation sexuelle. Plus encore, désireux de mieux comprendre le causes et les conséquences de l’avortement, Nicolas Tardy-Joubert ambitionne de faire réaliser une étude sur l’IVG par les pouvoirs publics ou par un groupe d’associations. « Quand il y a un problème, il faut traiter les causes ! » pointe du doigt le président de l’association, qui mentionne la surreprésentation du nombre d’avortements en France, par comparaison à ses pays voisins, tels que l’Allemagne ou l’Italie, qui n’en comptent respectivement que 107 000 et 67 000 par an, preuve qu’il est possible de faire mieux autrement.

La natalité continue de chuter en 2024 Et bientôt, l’euthanasie ?

Réduire le nombre d’avortements permettrait également d’augmenter la natalité française, au plus bas depuis 1946. Comme le mentionne l’Institut national d’études démographiques (Ined) dans sa dernière étude, les avortements représentent une naissance sur trois en France. « La loi Veil a fait autant de morts que la guerre de 14-18 : plus de 10 millions de morts en cinquante ans, une constellation de morts », regrette le président de la Fondation Lejeune Jean-Marie Le Méné au micro de la Marche pour la vie.

Après la constitutionnalisation de l’avortement l’an dernier, quelle sera la prochaine étape ? Les défenseurs de la vie redoutent le pire, craignant la suppression de la clause de conscience ou encore l’extension du délai de l’avortement à vingt-quatre semaines. Sans parler de l’euthanasie qui menace de faire son entrée au Parlement. « Il faut commencer à sensibiliser les Français, souffle Élisa. Ça va être un gros débat ». Plus que jamais, le combat de la Marche pour la vie reste d’une brûlante actualité.

IN FAMILLE CHRETIENNE


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