["Islamisme", "L’État islamique, cruel et sans pitié pour les siens"]

Tous les djihadistes ne sont pas des "martyrs" -comme un islamiste originaire de Strasbourg et Wissembourg et des "kamikazes"- et ses deux autres coreligionnaires du Bataclan : Daesh pratique une impitoyable épuration dans ses propres rangs.


035ed4f6 51df 4aba a3ef bf24ad47df8c l

L’État islamique, cruel et sans pitié pour les siens

Tous les djihadistes ne sont pas des "martyrs" -comme un islamiste originaire de Strasbourg et Wissembourg et des "kamikazes"- et ses deux autres coreligionnaires du Bataclan : Daesh pratique une impitoyable épuration dans ses propres rangs.

Le troisième terroriste kamikaze du Bataclan

a été identifié : il avait la nationalité française et revenait de Syrie. Foued Mohamed Aggad était un Strasbourgeois de 23 ans. « Tout comme celui qui avait organisé ces attentats, le Belge Abdelhamid Abaaoud, Foued Mohamed Aggad était parfaitement connu puisqu’il s’était lui-même exposé sur le réseau social Facebook en postant des photos de lui de Syrie (…) C’est donc quelqu’un qui était parfaitement identifié et malgré cela, il est donc parvenu lui aussi à rentrer en France, à déjouer les services de renseignements », relève RFI.

Les deux autres kamikazes du Bataclan, Ismaël Omar Mostefai, 29 ans, et Samy Amimour, 28 ans, avaient eux aussi la nationalité française et avaient également séjourné en Syrie. Le premier avait été condamné huit fois entre 2004 et 2010 mais jamais incarcéré. Le deuxième était un ex-chauffeur de bus de 28 ans, avait été mis en examen en 2012 dans un dossier de terrorisme, ce qui ne l’avait pas empêché de rejoindre la Syrie en 2013. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international.

Recrutés via les réseaux sociaux

Foued Mohamed Aggad, le troisième homme, a été identifié grâce à sa mère qui a alerté la police lorsqu’elle a reçu un message de l’Etat islamique lui annonçant que son fils était mort en « martyr » le 13 novembre. Il était parti en 2013 pour la Syrie avec son frère aîné et huit de leurs amis avec lesquels ils voisinaient dans le quartier sensible de la Meinau, à Strasbourg. Deux d’entre eux ont trouvé la mort rapidement tandis que sept autres ont pu regagner leur quartier strasbourgeois en février et mars 2014, avant d’être interpellés en mai de la même année, rapporte Le Parisien : « Son frère aîné, Karim, 25 ans, est actuellement détenu après son passage en Syrie entre les mois de décembre 2013 et mars 2014. Lui a choisi de revenir en France pour y mourir en ‘martyr' », en participant, le 13 novembre, aux attentats les plus meurtriers jamais perpétrés sur le territoire national (130 morts).

« Le groupe de Strasbourgeois avait été recruté par Mourad Farès, qui fut, via les réseaux sociaux, un des principaux rabatteurs de djihadistes français, notamment ceux partis de Lunel (Hérault), dont certains sont soupçonnés de s’être rendus coupables d’atrocités », précise le Nouvel Obs.

Au moins 415 jihadistes exécutés

Si l’État islamique est sans pitié pour ses victimes, il n’a pas davantage de compassion pour ses propres combattants. Un soupçon de trahison suffit pour envoyer un djihadiste à la mort. Mais le même sort attend ceux qui flanchent au combat ou qui prétendent se mettre en congé de Daesh, même s’ils ne sont pas des combattants : des femmes et des enfants sont eux aussi exécutés sous les accusations les plus absurdes.

« Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Daesh a exécuté 3 591 personnes en Syrie, dont plus de la moitié étaient des civils, depuis qu’il a proclamé un « califat » islamique en juin 2014. Parmi elles, 1 945 civils, dont 77 enfants et 103 femmes, punies notamment pour sorcellerie, homosexualité et collaboration avec la coalition antijihadiste dirigée par les États-Unis. (…) Daesh a en outre exécuté 415 djihadistes de ses propres forces, accusés d’espionnage ou capturés par le groupe alors qu’ils tentaient de fuir, précise l’ONG » (Sud-Ouest).

Massacrée à coups de marteau

Parmi les jeunes victimes de l’État islamique, deux jeunes filles de nationalité autrichienne, Samra Kesinovic, 17 ans, et son amie Sabina Selimovic, 15 ans (Paris-Match). Leur sort atroce a ému toute l’Autriche : intoxiquées via les réseaux sociaux, elles sont parties en Syrie sur un coup de tête en avril 2014. Sur place, elles ont été mises enceintes et ont vite déchanté. Elles ont tenté de fuir Raqqa, le fief de l’État islamique en Syrie. Sabina aurait perdu la vie l’année dernière dans des circonstances inconnues. Le 26 novembre dernier, plusieurs médias ont annoncé la mort de Samra : rattrapée, elle aurait été massacrée à coups de marteau (The Independent).

par Cristian Conti et Philippe Oswald aleteia.org


S'abonner à la newsletter


© Copyright Jeunesse si tu savais
Mentions légales - Développé par Ayenci