["des Témoins ", "Abattue par les nazis, une famille polonaise de sept enfants bientôt béatifiée"]

Le pape François a reconnu le martyre de Jozef et Wiktoria Ulma et de leurs sept enfants, le 17 décembre dernier. Cette famille polonaise avait été froidement assassinée par des policiers nazis en 1944 pour avoir caché des juifs.


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Abattue par les nazis, une famille polonaise de sept enfants bientôt béatifiée

Le pape François a reconnu le martyre de Jozef et Wiktoria Ulma et de leurs sept enfants, le 17 décembre dernier. Cette famille polonaise avait été froidement assassinée par des policiers nazis en 1944 pour avoir caché des juifs.

Sur la photo: Wiktoria Niemczak et ses six enfants : Stanisława (8 ans), Barbara (7 ans), Władysław (5 ans), Franciszek (4 ans), Antoni (3 ans), Maria (2 ans). - Photo Instytut Pamięci Narodowej

Saints et témoins

Ils s’appelaient Jozef, Wiktoria, Stanislawa, Barbara, Wladyslawa, Franciszka, Maria et Antoni, sans oublier l’enfant encore blotti dans le ventre de sa mère. Les époux Ulma et leurs sept enfants, sans exception, ont tous été abattus froidement par les nazis le 24 mars 1944 pour avoir caché, dans leur ferme de Markowa en Pologne, une famille juive. Tous, sans exception vient de décider le pape François le 17 décembre 2022, sont morts en haine de la foi. En reconnaissant le martyre de cette famille polonaise, l’Eglise catholique élève sur les autels ceux qui, aujourd’hui encore, sont surnommés « Les Samaritains de Markowa ».

Des chrétiens dévoués

Au cours de l'automne 1942, alors que les Allemands et les Polonais continuent à traquer les Juifs de la région, une famille juive de Łańcut du nom de Szall vient chercher refuge à Markowa. Lorsque les fugitifs demandent à Josef et Wiktoria Ulma de les cacher, le couple accepte et les accueille en compagnie de deux sœurs juives nommées Golda et Layka Goldman.

Ben que conscients du risque et malgré leurs difficultés financières, Jozef et Wiktoria Ulma ont caché une famille juive dans leur maison pendant un an et demi. Découverts, eux et leurs enfants ont tous été massacrés, y compris le bébé encore dans le ventre de Wiktoria. Photo Instytut Pamięci Narodowej

Bien que conscients du risque et malgré leurs difficultés financières, Jozef et Wiktoria Ulma ont caché une famille juive dans leur maison pendant un an et demi. Découverts, eux et leurs enfants ont tous été massacrés, y compris le bébé encore dans le ventre de Wiktoria. Photo Instytut Pamięci Narodowej 

Jozef Ulma, âgé de 44 ans, était fermier et photographe amateur. Il dirigeait une coopérative agricole. Fervent chrétien, Il fréquentait habituellement la paroisse Sainte-Dorothée de Markowa, était bibliothécaire d’une association de jeunesse catholique et membre actif de l'Union de la jeunesse rurale. Apprécié de tous les habitants de la ville, il entretenait de bonnes relations d'amitié avec les Juifs. Il avait épousé en 1936 Wiktoria Niemczak, de douze ans sa cadette. Mère dévouée auprès de ses enfants, et soutien de son mari dans son activité agricole, elle participait aussi à la vie de la communauté chrétienne de Markowa et appartenait, avec son mari, à la Confrérie du Rosaire Vivant, participant activement aux initiatives de prière et d'apostolat. De leur union naquirent six enfants : Stanisława (8 ans), Barbara (7 ans), Władysław (5 ans), Franciszek (4 ans), Antoni (3 ans), Maria (2 ans). A ces six enfants, il faut ajouter un septième enfant, qui était encore dans le ventre de sa mère le jour de son assassinat et qui aurait dû naître peu de temps après. À lire aussi

Les enfants abattus sans raison

Bien que la maison de la famille Ulma soit située un peu à l'écart de la ville, la présence des Juifs dans la ferme ne demeure pas secrète très longtemps. Au cours de la nuit du 23 au 24 mars 1944, une patrouille de police allemande sous le commandant de Eilert Diecken en provenance de Łańcut arrive à Markowa. Ils découvrent les Juifs dans la ferme de la famille Ulma et les abattent. Ils assassinent ensuite Jozef et Wiktoria Ulma, enceinte de sept mois, pour « donner » un exemple aux autres paysans de la région. Un témoin raconte : « Pendant la fusillade, on entendait des cris terribles, des lamentations, les enfants appelaient leurs parents qui avaient déjà été tués. C'était une vue horrible. Après avoir tué les parents, les policiers se sont demandé quoi faire des enfants ».

Les six enfants Ulma sont : Stanisława, né le 18 juillet 1936 ; Barbara, née le 6 octobre 1937 ; Władysław, né le 5 décembre 1938 ; Franciszek, né le 3 avril 1940 ; Antoni, né le 6 juin 1941 ; Maria, née le 16 septembre 1942. À ces six enfants, il faut ajouter un septième enfant, qui était encore dans le ventre de sa mère le jour où elle a été assassinée et qui devait naître peu après. Photo Instytut Pamięci Narodowej

Les six enfants Ulma sont : Stanisława, né le 18 juillet 1936 ; Barbara, née le 6 octobre 1937 ; Władysław, né le 5 décembre 1938 ; Franciszek, né le 3 avril 1940 ; Antoni, né le 6 juin 1941 ; Maria, née le 16 septembre 1942. À ces six enfants, il faut ajouter un septième enfant, qui était encore dans le ventre de sa mère le jour où elle a été assassinée et qui devait naître peu après. Photo Instytut Pamięci Narodowej. 

Après avoir consulté les autres, Dieken ordonna de les fusiller. C’est Joseph Kokott qui tua lui-même les enfants. « Regardez comme meurent les cochons polonais qui ont caché les Juifs », s’est-il exclamé en abattant les six enfants. Venu enterrer les juifs et la famille Ulma dans deux fosses différentes sur place, le chef du village demanda à Dieken pourquoi les enfants avaient été tués. Il répondit cyniquement : « Pour que vous n'ayez pas de problèmes avec eux ».

L'aversion antichrétienne des bourreaux

Dans son décret de reconnaissance du martyre, la Congrégation pour la cause des saints a estimé que les assassins de la famille Ulma étaient animés d’une « haine antisémite et d’une aversion antichrétienne encore plus forte, pas seulement théorique ni lointaine ». Le commandant Diecken, qui avait renoncé à la foi chrétienne – évangélique -, avait choisi les policiers les plus féroces pour participer à cette expédition meurtrière, dont précisément Joseph Kokott qui exhibait sur sa casquette la « tête de mort » distinctive des membres appartenant aux SS, « ces groupes satanistes et ésotériques de Himmler » selon la définition de Rome. Les assassins « connaissaient le militantisme catholique des Ulmas et la motivation évangélique de leur hospitalité ». « Le massacre, ajoute le décret de la Congrégation pour la cause des saints, a été "célébré" en ricanant et en buvant de la vodka, comme dans un rituel macabre ».

Extrait de "FAMILLE CHRETIENNE" 12.23


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