["Église", "Non aux bénédictions de couples homos en Afrique"]

Comment le cardinal Ambongo a convaincu le pape de revenir sur les bénédictions homosexuelles en Afrique


Ef75f5c6 f773 4f00 b798 71e8ce778917 l

Non aux bénédictions de couples homos en Afrique

Comment le cardinal Ambongo a convaincu le pape de revenir sur les bénédictions homosexuelles en Afrique

Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a expliqué comment il a convaincu le pape François de revenir sur l’autorisation des bénédictions pour les couples homosexuels en Afrique, lors d’une rencontre avec une communauté catholique en République démocratique du Congo, le 16 janvier 2024.

Le cardinal Ambongo a affirmé avoir agi « dans l’esprit de communion, de synodalité avec le pape François et avec le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi », le cardinal Victor Manuel Fernandez.

Le président du Sceam, qui regroupe les conférences épiscopales d’Afrique, a publié le 11 janvier une réponse au nom de l’Afrique à la déclaration du Vatican autorisant la bénédiction non ritualisée des couples de même sexe. Le cardinal Ambongo, proche du pape, a expliqué quelques jours plus tard sa méthode à l’occasion d’une rencontre avec les membres de la « Communauté Famille chrétienne » de Kinshasa. Son intervention a été diffusée sur le réseau social TikTok le 18 janvier. Contacté par I.MEDIA, le cardinal Ambongo a confirmé qu’il s’agissait bien de ses paroles.

Les évêques africains refusent fermement de bénir des couples homosexuels

Dans son discours, le cardinal déclare que la publication par Rome de Fiducia supplicans le 18 décembre a provoqué une « levée de boucliers en Afrique ». « On ne comprenait pas ce qui se passait au niveau de l’Église », déclare-t-il, confiant à son auditoire avoir « souffert » de cette décision.

L’archevêque de Kinshasa assure avoir été aussi contacté par les représentants incrédules d’autres religions qui comptaient « sur l’Église catholique pour contrer cette idéologie » (LGBT) et se sont étonnés de ce revirement soudain.

Face aux premières réactions négatives en Afrique, le cardinal a décidé d’écrire à toutes les conférences épiscopales du continent par le biais du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam) qu’il préside depuis 2023, afin de centraliser leurs réactions. Il a ensuite synthétisé leurs positions dans un document, puis a rédigé « une lettre de sept pages » pour le pape François en tant que président du symposium, mais aussi en tant que membre du Conseil des cardinaux (C9) qui accompagne le pape dans sa réforme de l’Église. À lire aussi

Les dix évêques membres du conseil permanent de la Conférence des Evêques de France ont publié une déclaration commune à propos de Fiducia supplicans.

Pour remettre ces documents au pontife argentin, le cardinal Ambongo s’est rendu à Rome le mardi 9 janvier, rejoignant dans la matinée la résidence Sainte-Marthe au Vatican, où vit le pape. Il lui a alors fait parvenir sa lettre, la synthèse et l’ensemble des réactions des conférences épiscopales par le biais de son secrétaire particulier, demandant à ce dernier de prévenir le pontife de sa présence et de son souhait de le rencontrer avant son départ.

Deux heures plus tard, l’archevêque de Kinshasa était averti qu’il serait reçu par le pape en fin d’après-midi. Lors de cette rencontre, le cardinal est revenu sur le sens de sa visite et de sa lettre, demandant au pontife une « communication qui tranquillise le peuple en Afrique et qui calme les esprits des fidèles ». « Le pape était très désolé. Je dois dire qu’il était le premier à souffrir de toutes les réactions qu’il lisait de toutes les parties du monde », rapporte le cardinal.

« Sur le champ », le pape, « en tant que pasteur », aurait convenu avec le Congolais de le mettre en contact avec le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi (DDF), le cardinal Fernandez, pour qu’ils dînent ensemble tous les trois. Le lendemain, 10 janvier, le cardinal Ambongo s’est rendu dans les bureaux du DDF. Avec le préfet, il a préparé la rédaction d’un document « en dialogue et en accord avec le pape François », consultant ce dernier à plusieurs reprises par téléphone.

Le texte terminé, le cardinal Ambongo l’a signé en tant que président du Sceam « au nom de l’ensemble de l’Église d’Afrique ». Il a été ensuite contresigné par le cardinal Fernandez, affirme-t-il. Intitulé : « Pas de bénédiction aux couples homosexuels dans les Églises d’Afrique », le texte est finalement publié le 11 janvier.

Dans l’enregistrement, le cardinal congolais s’en prend durement à un Occident « en perte de vitesse en termes de valeur », coupable de « ne pas aimer les enfants » et d’attaquer « la cellule de base de l’humanité qu’est la famille ». « Pour faire tourner leur économie, ils sont obligés d’aller chercher des gens à l’extérieur », affirme-t-il, déclarant qu’ils vont « disparaître ».

Il reproche aux Occidentaux de vouloir imposer à l’Afrique leurs pratiques, reprenant à son compte l’expression du président russe Vladimir Poutine de « mœurs décadentes de l’Occident ». Il dénonce le fait que les financements de certains organismes des Nations unies, notamment l’UNICEF et l’OMS, soient conditionnés à l’acceptation de leurs directives visant à promouvoir « l’idéologie des LGBTQ ».

« Nous en Afrique, nous ne sommes pas comme ça : nous avons beaucoup de défauts, mais on ne peut pas nous reprocher l’homosexualité », déclare ensuite le cardinal Ambongo, affirmant que les cas existants sont « isolés ». « Nous ne pouvons pas être le promoteur d’une déviation sexuelle. Qu’ils le fassent chez eux, mais pas chez nous », insiste-t-il.

Il appelle cependant à « respecter les personnes homosexuelles » et enjoint à les bénir « en tant que personne » quand elles le demandent, rappelant qu’il est normal de bénir les pécheurs dans l’Église. Cette bénédiction, précise-t-il, est accordée « avec l’espoir que la grâce de la bénédiction puisse [les] aider à se convertir » et donc à « changer », en rappelant que l’homosexualité est condamnée « dans la Bible et par le magistère de l’Église ».

FAMILLE CHRETIENNE


S'abonner à la newsletter


© Copyright Jeunesse si tu savais
Mentions légales - Développé par Ayenci